La Réglementation Thermique 2012 (RT2012) a pour finalité, tout comme les différentes réglementations thermiques antérieures, de réduire les consommations énergétiques des bâtiments neufs et parties nouvelles de bâtiments, qu'ils soient réalisés pour un usage d'habitation ou pour un usage dans le secteur du tertiaire, de l'industrie et de l'artisanat.

Qu'est-ce que la RT 2012 ?

Issue du Grenelle de l'Environnement, la Réglementation Thermique 2012 vient remplacer la RT 2005. Depuis le 1er janvier 2013, cette nouvelle norme s'impose à toutes les nouvelles constructions (sauf celles soumise à dérogation conformément à l'arrêté du 28 décembre 2012). Elle prévoit un certain nombre de règles et d'objectifs à respecter lors de la construction.

Objectif : réduire la consommation des bâtiments

L'objectif de cette réglementation est bel et bien d'améliorer les performances énergétiques des bâtiments et de diminuer la production de gaz à effet de serre (GES) nocifs pour l'environnement. Afin de remplir ces objectifs, la RT 2012 va beaucoup plus loin que l'ancienne RT 2005 en imposant une consommation d'énergie primaire (avant transformation et transport) qui soit inférieure à 50 kWhEP/(m².an) maximum contre 150 kWhEP/(m².an) en moyenne avec la RT 2005. Cette limite est néanmoins adaptée en fonction d'un certain nombre de critères comme :

  • la zone climatique du lieu de construction
  • l'altitude
  • le type d'usage
  • la surface
  • les émissions de gaz à effet de serre des énergies utilisées

En effet, cette limite est susceptible d'atteindre 65 kWhEP/(m².an) dans les régions froides comme l'est de la France (comme par exemple l'Alsace ou la Lorraine) ou être limitée à 40kWh/ep/m²/an le long de la Méditerranée. Cette réglementation divise par 3 les exigences de l'ancienne RT 2005.

À noter, par exemple, que quel que soit le poste de consommation fonctionnant à l'électricité, le coefficient de conversion en énergie primaire passe à 2,58. En d'autres termes, il faut 2,58 kWh pour produire 1kWh d'énergie électrique.

Concernant les autres sources d'énergie, celles-ci disposent d'un coefficient de 1. Pour le bois, le gaz, les réseaux de chaleur…, il faut 1 kWh pour produire 1kWh d’énergie électrique.

Comment réduire la consommation des nouvelles constructions ?

Plusieurs solutions existent afin d'améliorer la performance énergétique des bâtiments, notamment en optimisant l'efficacité énergétique du bâtiment ainsi que sa consommation énergétique.

Pour cela, il convient de mettre en œuvre quelques mesures comme :

  • orienter le bâtiment vers le sud (néanmoins, des protections solaires doivent être prévues contre la surchauffe des pièces)
  • augmenter la surface vitrée pour laisser pénétrer la lumière du soleil et bénéficier d'un chauffage naturel
  • renforcer l'isolation en bâti (isolation par l'intérieur ou par l'extérieur) et renforcer l'étanchéité à l'air des parois du bâtiment afin de limiter toute déperdition de chaleur
  • utiliser des énergies renouvelables comme les pompes à chaleur (PAC), les panneaux solaires ou photovoltaïques, sachant que la RT 2012 impose, en maison individuelle, au moins une énergie renouvelable
  • installer des équipements à haut rendement comme, par exemple, un chauffe-eau thermodynamique
  • installer, en maison ou logement, des systèmes permettant de mesurer ou d'estimer la consommation d'énergie

Grâce à cela, la consommation énergétique des bâtiments se voit sensiblement réduite et optimisée. La mise en place de ses mesures se révèle en général plus coûteuse, mais les économies réalisées sur le long terme compensent largement l'investissement initial.

Des objectifs à atteindre mais également des exigences de performance globale

Comme évoqué dans l'article concernant les 3 exigences de résultats, l'objectif de la RT 2012 ne se limite pas à donner des chiffres au hasard mais nous donne la marche à suivre pour parvenir aux résultats escomptés.
Trois exigences de résultats sont alors imposées pour favoriser l'utilisation d'équipements performants thermiquement et peu consommateurs en énergie (chauffe-eau thermodynamique, triple vitrage, ventilation double flux…) tels que les énergies renouvelables (capteurs solaires…).

Pour mesurer les efforts entrepris et valider objectivement les résultats obtenus, trois coefficients ont vu le jour.

Le coefficient Bbio (besoin bioclimatique conventionnel)

Ce coefficient a pour objectif de valoriser la qualité de la conception du bâti. Le calcul de la conception Bioclimatique du bâti est par ailleurs à réaliser avant le permis de construire.

Dans un projet de construction, le Bbio doit être inférieur au coefficient BbioMax préconisé par la Réglementation Thermique. Sont alors pris en compte dans ce calcul : l'éclairage, le chauffage et le refroidissement du bâti.

Il convient donc en amont du projet de prévoir le garage au nord (espace tampon), l'orientation des baies vitrées au sud…

On notera également que le Bbiomax tient compte de la typologie du bâtiment, de sa localisation géographique et de son altitude.

Pour les maisons individuelles ou accolées, une modulation permet en outre de tenir compte de la surface, afin de ne pas pénaliser les petites constructions.

Le coefficient Cep (coefficient de consommation conventionnelle d'énergie primaire)

Pour contrôler la consommation maximale d'énergie primaire de l'habitation qui ne doit pas dépasser les 50 kWhEP/(m²/an), le coefficient CepMax a fait son apparition. La valeur du CepMax tient compte de la localisation géographique, de l'altitude, du type d'usage du bâtiment, de la surface moyenne des logements ainsi que des émissions de gaz à effet de serre.
Ce faisant, ce coefficient prend en compte 5 usages du quotidien :

  • Production de chauffage
  • Production d'eau chaude sanitaire (ECS)
  • Systèmes de climatisation
  • Éclairage du bâtiment
  • Systèmes auxiliaires (ventilateurs, pompes)

Le coefficient TIC (température intérieure conventionnelle)

Ce dernier coefficient permet d'établir une valeur à ne pas dépasser pour le bâtiment en été pendant une période de chaleur de 5 jours consécutifs sans avoir recours à une climatisation.

La Réglementation Thermique 2012 impose que la température intérieure conventionnelle de la maison soit inférieure au TIC de référence (TICréf) fournie par l'étude thermique réalisée au préalable.

La variation du coefficient TIC dépend par exemple du label de votre électroménager et de l'inertie thermique du bâti de votre projet.

Vous l'aurez compris, l'objectif de la RT 2012 est clair : limiter la consommation énergétique des bâtiments à 50 kWhEP/(m²/an) en exigeant des résultats concrets et mesurables.

On remarque également que ce saut énergétique demande énormément d'efforts de la part des différents acteurs de la construction qui devront encore redoubler d'efforts pour parvenir à respecter la future réglementation RBR 2020, imposant ainsi la réalisation de constructions consommant moins d'énergie qu'elles n'en produisent.

Et ensuite ?

La RBR 2020 ira encore plus loin, en imposant aux professionnels la construction de bâtiments produisant plus d'énergie qu'ils n'en consomment. Il s'agira en quelque sorte de bâtiments à énergie positive.

De plus, par rapport à la RT 2012 actuelle, la RBR 2020 prendra aussi en compte des critères relatifs au bien-être des habitants comme par exemple :

  • la qualité de l'air intérieur
  • l'isolation phonique et acoustique
  • le confort en été

Certes, le coût des travaux de construction sera certainement plus élevé, mais sur le long terme, les gains seront de nature économique et environnementale.